Retrouver sa légende personnelle
L’enfance est porteuse de joies, mais aussi de traumatismes, dont beaucoup adviennent pendant notre éducation. La famille, l’école et les institutions veillent à que nous grandissions selon une idée, un modèle, une image qui la plupart du temps a peu, très peu, à voir avec ce qui est notre « légende personnelle ».
Les rêves des enfants, tout comme la joie qui surgit de la réalisation de ces rêves, n’ont pas de place dans un parcours qui nous veut conformes aux projections des adultes, nos parents ou nos enseignants en tête. Lorsque, petite fille, le rêve de danseuse d’Antonella s’est brisé devant le regard sévère des examinatrices qui l’ont exclue, sa promesse de bonheur s’est écroulée comme un château de carte. C’est normal, on peut entendre, c’est la loi de la sélection de la vie, une vie qui est dure et ne fait pas de cadeaux…
Non, par contre. Il n’y a rien de normal dans tout ça. Cet épisode est la manifestation d’une cruauté ordinaire que notre monde, notre système éducatif en tête, continue à infliger aux enfants. La métamorphose d’Antonella est passée par la transformation de cette blessure (qui aurait pu conditionner toute mon existence), en force de vie, en révolte d’abord, puis en engagement dans la cause d’une éducation plus juste, respectueuse de l’enfant, une éducation à la joie. La métamorphose de notre société, comme elle l’affirme aujourd’hui, passera par la restauration du statut de l’enfance.